Le Destin
Je suis une ligne, une juxtaposition infinie de points,
Sitôt atterri que déjà je repars
A chaque arrivée un nouveau départ.
Il m'arrive de m'élever et d'éclater en bouquet final
Ou de chuter à percuter le sol de cratères.
Il m'arrive comme une ogive d'aller cogner au hasard des destins
Mais sitôt arrivé me voici reparti
Ce n'est jamais la fin.
Aux moments de répit je trace des courbes pour contourner ma peine
Et me retrouve comme Sisyphe à mon point de départ.
Je n'ai pas posé pied que déjà je repars.
Je m'élève parfois en spirale pour accrocher l'illusion
Je n'ai pas accroché que déjà c'est trop tard.
Je m'élève aussi en parallèles mais ne peux étreindre mon autre
Pourtant à portée de main et que je crois mien
Peut-être plus rose.
Il m'arrive de me briser en morceaux ou d'observer des sauts
Comme pour fermer l'oeil sur les écueils.
Il m'arrive de hachurer hachurer à ne plus distinguer
Le sens.